dimanche 19 avril 2009

Nouvel album photos

L'album photo est déménagé à :
http://picasaweb.google.com/zuny.celestino

Nouvelles photos, depuis le 12 février, à Québec

dimanche 22 février 2009

Dernier épisode - Le retour du Jedi

Dernier épisode - Le retour du Jedi
(Des photos seront ajoutées le 23 février)

Assoyez-vous confortablement, rapprochez votre café et prenez une bonne respiration... Ce dernier épisode contient 11 pages...

Fin d’une aventure extraordinaire, début d'une autre...


Nous avons été absent de ce blogue depuis un certain temps, ce qui fait que nous aurions bien 50 pages à écrire !

Je vais donc tenter d’abréger le plus longtemps possible !

Demain neuf février, c’est le retour. Après moultes aventures et péripéties, nous voici au moment de retourner à la maison, avec à la fois un soulagement et un pincement au cœur.

Je commence par le soulagement…

Notre Sébastien nous a donné beaucoup d’émotions ces derniers 10 jours. Tout a commencé par une fulgurante poussée de fièvre, sans raison apparente. Tout à coup, au beau milieu de la soirée, il semble tellement chaud que nous paniquons presque : d’un geste rapide, je «dégaine » le thermomètre et le ti-pou nous déclare un super 39,8 C !!!

Wow !!! Il faut bouger et vite. À la réception de l’hôtel (Pushkin), ils sont très efficaces et en 15 minutes une ambulance se présente. Un médecin et un ambulancier montent à la chambre. Tout de suite, ce sont les frictions à l’alcool et les compresses froides.

À l’alcool ai-je dit ? Nenon ! À la vodka !!! Moins chère et disponible dans toutes les bonnes familles.

Peu de temps après, nous montons dans l’ambulance. Il y a un phare giratoire sur le toit, alors ce doit être une ambulance : à l’intérieur, ça me rappelle plutôt un vieux camion postal. Nous nous dirigeons vers l’hôpital. Nous craignons les convulsions. Rendus à l’hôpital et après trente minutes d’une attente interminable (seule Zuny peut suivre Sébastien, moi je dois attendre dans le corridor), j’entends Zuny qui rigole de l’autre côté de la porte et Sébastien qui remets ça avec ses « dadada »… Ouf !!!

Le lendemain matin, nous retournons à l’orphelinat pour consulter le médecin qui diagnostique l’influenza et prescrit une panoplie de pilules et sirops, en plus d’injections de pénicilline matin et soir pour 7 jours.

On se pensait sorti d’affaire… Nous avons patienté dans l’attente des médicaments qui devaient arriver vers midi. Vers 15 :00, on nous apprend que nous recevrons les médicaments dans une heure, mais Sébastien, lui, a choisi de ne pas attendre davantage et nous fait une autre poussée de fièvre à 39,8.

Devant cette nouvelle urgence, pas question d’attendre une seule minute de plus les médicaments qui n’arrivent toujours pas. Cette fois-ci, conseillés par les gens du Pushkin, nous nous dirigeons vers une clinique pédiatrique privée, n’ayant pas été trop impressionnés par l’hôpital, la veille. Retenez ce nom, Clinique Talap.

Examens, prise de sang, et tout le tralala ! La dame médecin et tout le personnel sont très présents et très attentifs, au point où je me dis que nous allons devoir allonger beaucoup de billets, mais tant pis, ça n’a pas d’importance (je vous dirai tout de suite que ce ne fut pas du tout le cas). Une dame qui patiente dans la salle d’attente se rend compte de nos difficultés de langue et s’offre gentiment de nous aider. Son anglais est impeccable alors quel ne fut pas notre soulagement de pouvoir enfin poser des questions et comprendre les réponses. « une ange sur notre chemin »… Mais on n’en apprendra que peu car le vocabulaire médical de la bonne dame n’est pas très bon.

Durant la soirée, nouvel épisode mais à 35,4 cette fois-ci…l’hypothermie approche ? Alors on se met à le réchauffer avec plusieurs couches de vêtements, c’est finalement l’habit de neige en duvet qui est le plus efficace (aidé du séchoir à cheveux). Après 30 minutes, Sébastien affiche à nouveau 37,5 mais nous allions passer une nuit blanche à le surveiller, c’était certain, et ce fut le cas.

On revient à la clinique le lendemain (resultats des analyses et confirmation du diagnostique) et on apprend qu’il ne s’agit pas d’influenza mais d’une infection aux reins, qui dure probablement depuis des semaines, voire des mois, ce qui expliquerait les constants épisodes de grippe et bronchite de Sébastien depuis sa naissance. La docteure arrête la pénicilline et prescrit Cefazoline 500 000 U (pas la moindre idée de ce que c’est, mais ça fait bonne impression dans une conversation de salon !).

C’est une jeune réceptionniste qui réussi avec des efforts incroyables, à servir d’interprète. Son anglais se limite à quelques 100 mots, incluant les jurons et des noms d’acteurs américains, ce qui laisse peu de possibilité de conversation, alors ce n’est pas simple !

Tout ça se déroule dans une atmosphère très courtoise, chaleureuse et rassurante. Nous repartons avec une nouvelle prescription pour des injections et des vitamines, car Sébastien souffre entre autres choses d’anémie (pas majeure : à l’échelle Richter ça ne semble pas inquiéter la docteure). On demande à la docteure d’écrire son diagnostic en russe et on obtiendra une traduction plus tard, par des allemands qu’on a rencontrés et qui parlent très bien le russe et le français (j’en reparle plus loin…). Combien ça nous a coûté tout ça? SI on ne compte pas les taxis, l’ensemble des visites, des examens, des injections et des médicaments n’a pas coûté plus de $200. Une bagatelle quand on a un besoin urgent. Il y a deux cliniques Talap à Uralsk, l’une près de l’Hôtel Pushkin (clinique pédiatrique) et la seconde un peu en dehors de la ville près de l’orphelinat #1.

Durant tout ce temps, imaginez que nous communiquons avec le personnel de la clinique avec des dessins et des signes. Tout est en russe car notre traductrice attitrée n’est pas suffisamment disponible pour pouvoir compter sur elle. Heureusement il y a souvent dans le corridor des parents qui parlent un peu d’anglais et nous aident avec l’achat des médicaments, les infirmières et la docteure.

On est mercredi; il nous faut lui donner ces injections 2 fois par jour jusqu’à lundi prochain, mais la clinique est fermée les samedis et dimanches, alors qui va lui donner les injections? Je pourrais le faire mais c’est fortement déconseillé d’un point de vue « attachement en début d’adoption ». Nous finissons par faire comprendre au personnel médical que nous avons besoin de quelqu’un pour les 4 injections de la fin de semaine. Ils nous donnent l’adresse de l’autre clinique affiliée qui est ouverte 7 jours (celle qui est proche du baby house 1).

En fin de compte tout se passe bien, mais vous pouvez certainement deviner le stress…A partir de Vendredi la nouvelle médication commence à faire effet. C’est encourageant : les poussées de fièvre sont plus rares et moins aiguës. Il faudra attendre. La docteure, qui le voit à chaque matin, lui fait faire de nouveaux examens le samedi et nous apprend le lundi que Sébastien prend du mieux. Une fois à Québec, il faudra lui faire subir des examens plus poussés aux reins mais il semble qu’il y ait peu de chance que ce soit autre chose qu’un virus.

Un autre ange sur notre chemin… une « taxiste » (comme je me plais à les appeler) qui a du cœur pour deux et qui comprend notre désarroi. Cette dame très gentille (bonjour Caly) ne sait dire en anglais que « Good afternoon » mais elle sait comprendre et agir. Elle sera notre chauffeur privé durant plusieurs jours, nous faisant confiance au point de ne se faire payer qu’à la fin d’une journée ou même le lendemain! En déplaçant les aiguilles sur ma montre, elle comprend qu’elle doit venir nous reprendre à telle ou telle heure. C’est toujours « OK » et avec un sourire chaleureux. Elle a même tricoté un petit foulard pour Sébastien, pendant les moments où elle attendait qu’on sorte de la clinique, merci Caly et longue vie!

Nous sommes maintenant lundi le 9 février. On a su hier que nous pouvons partir pour Québec ce soir. Wow ! Après avoir reçu ses 2 dernières injections, nous préparons le départ de Sébastien vers son nouveau pays !

Maintenant, les pincements au cœur.

Laissés un peu à nous-même, le destin nous a fait le plaisir de mettre des gens très attachants et généreux sur notre chemin. Ce sont ces gens-là qu’on laisse derrière, des amis qui soit nous ont soutenu, soit nous ont chaleureusement fait partager leur vie, leur ville.

Ce sont aussi d’autres parents adoptants qui viennent dorénavant enrichir notre groupe d’amis. Venus d’Espagne, d’Allemagne et des États-unis, Aitor Amaia et Eldar, Immaculada et Miguel, Sabine Dieter Denis, Katy et Robby. Venus aussi de Montréal, un couple qui en est à sa deuxième adoption, Nadia et Christian qui se sont avérés des gens dont on ne veut pas se passer, et aussi Sophie, Alain et Andrée, qui ont partagé avec nous leurs voyages d’adoption.

Et encore… Zhak, le « boss » du resto à l’hôtel Pushkin qui nous offre un tour de « Uralsk by night » fort surprenant et qui se termine par un « pot » en fin de soirée.

Puis… Merci aussi à tous les gens du gaz et du pétrole qui habitent le Pushkin et qui se sont renseignés jour à jour de l’évolution de la santé de Sébastien, et qui on fêté avec lui son retour au Québec, avec des guili-guilis. Sébastien va mieux et il semble si heureux !

Merci au sympatique couple d’allemands qui vivent à Uralsk depuis 8 ans (pétrole et gaz…) et qui s’expriment dans un très bon français… souvenirs d’un excellent repas de mets traditionnels Kazaks préparés par Alicia, et de musique russe et Kazaque aux goûts de Ulrike. Adieu et peut-être aurevoir !

Aussi Kazik, le « policier chauffeur de taxi » qui nous a promené gratuitement dans les quartiers pauvres d’Uralsk et qui nous en a appris beaucoup sur ce coin de pays.

Enfin, le personnel du Pushkin, si disponibles et si gentils, toujours prêts à aider et toujours préocupés pour la santé du petit pou.

Mais surtout, oui surtout, Sveta, la coordonnatrice à Almaty. Cette personne si chaleureuse, si disponible, avec son petit rire saccadé, nous a accroché le cœur au sien, pour un sacré bout de temps ! On se revoit bientôt Sveta, à Montréal ou à Québec.


Le retour du Jedi

Il faut le voir, notre petit Jedi recouvert de sa cape contre le froid et levant les bras vers les lumières de l’aéroport, comme si notre vaisseau allait arriver plus vite grâce à lui ! Après avoir vaillamment combattu les microbes de toutes sortes et vaincu ses peurs de l’orphelinat, il part pour sa demeure définitive, avec sa maman belle comme la princesse Leia et son papa qui, selon de mauvaises langues, aurait un peu des allures de Yoda… (bof! ce sont tous des jaloux !).

Le soir du 9 février, après avoir mis des heures à faire le tri et après avoir vainement tenté d’éliminer une des cinq valises pour le retour, notre chauffeur attitré vient nous chercher à l’hôtel et nous nous dirigeons vers l’aéroport.

En arrivant à l’embarquement, la dame d’Air Astana examine nos papiers… zut ! Il manque quelque chose. Elvira, notre coordonnatrice à Uralsk, court vers un bureau et en revient avec l’imprimé de nos billets d’avion. Mais on comprend vite que quelque chose accroche à nouveau : le changement de date, pour le retour, n’est pas enregistré dans leur système. Pour eux, nous devions partir le 2 février, nous n’y étions pas, alors plus de billets. On règlera ça plus tard avec notre agence ; pour le moment, il faut s’arranger pour partir car notre transfert à Frankfort est mercredi à 04:00, or nous sommes le lundi soir 23:30 (pas de vols direct vers Almaty les mardis).

On nous dit que l’on peut acheter un autre billet tout de suite et que notre agent de voyage nous remboursera. Aussitôt dit, moi et Andrée (qui a adopté en célibataire et qui voyage avec nous) présentons nos cartes Visa, pas de temps à perdre ! Bon, encore des discussions en russe entre Elvira et le personnel d’Air Astana… Incroyable ! Ils ne sont pas équipés pour accepter les cartes de crédit!!!

Andrée a une idée : si on retourne en ville à toute vitesse, on peut arriver à un guichet automatique avant minuit, retirer 500$, et attendre après minuit pour retirer un autre 500$ (limite quotidienne oblige). Je me dit intérieurement que j’aurais bien pu retirer suffisamment d’argent pour les trois billets (Zuny, Andrée et moi) en une seule fois, car j’avais demandé une limite de 3000$ avant le départ (au cas où…), mais la prudence me joua un vilain tour : afin de sécuriser ma carte au maximum, j’avais mis un NIP à 6 chiffres, mais les m… guichets à Uralsk acceptent un maximum de 5 chiffres pour le NIP! …Coincé !

Après quelques minutes de discussion sur la façon de procéder, le chauffeur nous indique par des signes qu’il est trop tard pour cette solution de retourner en ville : il ne pourra pas le faire sans excès de vitesse or les routes fourmillent de policiers (on en a vu plusieurs à l’aller).

Bon OK, une autre option est proposé par une dame d’Air Astana qui, cherchant une solution depuis plus d’une heure, commençait à avoir l’Air à s'tanner (… OK, c'est pas ma meilleure...). Elle nous suggère plutôt d’aller dans une agence demain mardi 10 février, dès 8:00 et d’acheter un billet Uralsk-Astana-Almaty (ainsi on ne manquera pas notre correspondance à Francfort). Elle va nous réserver les sièges, mais ce ne sera pas en classe affaire comme notre billet d’origine. Pas grave si on peut partir à temps!

Ce sera donc un vol de 7 heures avec 1 heure d’escale à Astana, au lieu d’un direct de 3 heures comme prévu.

Une fois à Astana, on doit descendre de l’avion, tout en sachant très bien que nous allons remonter exactement dans le même. Mais la procédure, c’est la procédure. On va donc sortir dans la zone commune et repasser par l’inspection des valises. Il faut ce qu’il faut !

Le vol Astana-Almaty se déroule à merveille. Sébastien s’émerveille au décollage, puis dort jusqu’à l’arrivée. On le réveille pour l’habiller, étant les dernier à sortir de l’avion et, comme on s’y attendait il nous sort son caractère… de petit pou heureux et nous fais de beaux sourires avec plein de « dadada »

Une fois dans l’aéroport, il nous faut attendre quelques minutes avant de voir se pointer l’un des plus beaux sourires d’Almaty (Neeeenon ! je ne la drague pas ! C’est juste que ça fait du bien après les derniers jours d’inquiétude, et d’ailleurs Zuny relis tout ce que j’écris alors.). Sveta accourre vers nous en tendant les bras, embrasse Andrée et Zuny puis… ben… moi, malgré une barbe de quatre jours. Elle nous accompagne à l’hôtel où nous prendrons une douche et un petit « lunch » avant de repartir vers Francfort. Durant cette pause de 4 heures, j’en profite pour aller prendre une bière avec Sveta et placoter entre amis (que nous sommes devenus dès notre arrivée en décembre). Ensuite, je garde Sébastien et Zuny va prendre un lunch avec Sveta, en profitant elle aussi pour raffermir ce lien.

Au retour de Zuny et Sveta, je suggère que nous allions le plus tôt possible aux bureaux de Lufthansa, histoire de s’assurer que cette fois-ci nos billets ont bel et bien été changés de date. Ben NON ! Pas de chance là non plus, sauf que les gens de Lufthansa sont super gentils, comprennent ce qui est arrivé et nous refont de nouveaux billets, sans rechigner. Leur attitude redéfinit le sens de l’expression « service à la clientèle ». Leur système informatique étant partiellement en panne, M. Lufthansa a quand même mit près de deux heures à nous régler tout ça, mais ce fut fait dans les temps.

Ouf ! Une heure avant le départ, on peut se pointer à l’embarquement. On enregistre les bagages et on se dirige vers l’embarquement. Il faut cependant franchir l’immigration Kazakh, ce qui se fera sans encombre sans doute. Mais… que se passe-t-il ? L’agente d’immigration regarde, examine sous toute les coutures devrais-je dire, le passeport de Zuny; ça m’inquiète. Ça ne fait pas des siècles que le Kazakhstan n’est plus sous l’aile protectrice de l’URSS et la suspicion est une habitude tenace...

On apprend alors que Zuny a commis une faute grave, Criminelle ? On ne sait pas. Un deuxième agent se pointe, en civil, avec un air dramatique digne du meilleur « Sergio Leone », et nous fait signe que ça va très mal pour Zuny.

- Biiiig prrroblem ! Fait-il, en hochant la tête de gauche à droite…

On apprend alors que Zuny, en tant que Mexicaine de passeport (bien que Canadienne de résidence permanente), est « persona semi-gratta »; elle aurait dû s’enregistrer auprès des Affaires extérieures en entrant au pays. Pourtant, notre coordonnatrice Elvira nous avait bien dit et répété que nous n’avions pas à faire cette procédure. Mais Elvira est à Uralsk et nous au poste frontière d’Almaty. Et notre chère Sveta qui vient tout juste de nous faire ses adieux, larmes aux yeux, et est déjà repartie chez elle.

On est dans la « chnoutte ». Le M. garde-frontière m’annonce comme une bonne nouvelle que moi et bébé Sébastien, nous pouvons partir, mais que Mme Zuny ne prendra certainement pas l’avion ce soir. Je reste béât pendant quelques secondes, comme si on venait de me frapper avec un bâton de baseball. Je crois faire un cauchemar. Bien sûr que non ! Je ne vais pas laisser Zuny ici toute seule sans aucune aide !!!

Zuny se met alors à pleurer à chaudes larmes, à la fois de découragement et d’épuisement. Si seulement j’avais le numéro de Sveta ; mais il est inscrit dans le cellulaire que je lui ai remis 15 minutes auparavant.

En voyant pleurer Zuny à ce point, le garde frontière se radoucit et nous fait comprendre que « ça va aller pour cette fois ; allez et ne péchez plus ». Alors on a ramassé notre grabat et on a marché, je vous jure qu’on a très bien marché… vers la porte d’embarquement !

Ah! Non! Les valises ! On avait du les retirer au moment où on nous a dit que Zuny ne pouvait pas partir. Maintenant, je dois retourner les chercher, et pas question que Zuny rebrousse chemin. Sauf que, tout seul pour 5 grosses valises, un sac à dos, une valise de cabine, deux manteaux sous le bras et une caméra au coup, j’aurais pu me faire arrêter à nouveau pour vol de bagages. Je suis sûr que les gens n’ont vu passer qu’un amas de valises, sans jamais savoir qui était dessous !

Enfin dans l’avion ! Là, plus rien ne peut nous arrêter, pensai-je, et pour une fois j’avais raison, du moins jusqu’à Francfort.

Le vol fut comme un rêve, très confortable (Félicitations Lufthansa!). Sébastien a soit dormi, soit mangé, soit rigolé, comme un ange. Pas l’ombre d’un problème, même pas un voisin qui ronfle ! Le service à bord fut du meilleur niveau et nous avons-nous aussi pu dormir, l’hôtesse nous ayant dégagé le siège voisin pour nous donner plus d’espace.

Arrivés à Francfort, on se dirige tout droit vers le comptoir d’Air Traalala, afin de faire émettre les cartes d’embarquement. Wow ! Quelle installation informatique! Écrans tactiles, claviers lumineux, le modernisme à tout casser. Je félicite les gens au comptoir. Merci, me répond l’un d’eux, « mais tout ce système est nouveau et aucun de nous trois n’est encore très familier ». Je crains le pire. Au bout d’une heure, nous sommes en possession de nos cartes d’embarquement… Yéééé! Nous allons donc prendre un petit remontant et peut-être même un vrai repas.

« All the passengers … » C’est nous ! On y va !

Dans l’avions, nous sommes encore une fois bien situés, derrière une cloison ce qui donne plus d’espace, et là encore l’hôtesse dégage un siège pour nous accommoder en espace. Encore une fois, une bassinette est accrochée au mur et Sébastien rigole comme un bon quand on le couche dedans. Après un biberon, il s’endort à poings fermés. Il ne sentira même pas les quelques secousses dues soit à une poche d’air, soit à une poche de thé (ben… une poche de thé brûlante sur un pantalon de pilote, ça fait le même effet). Bon, OK, je choisis la poche d’air !

Un vol somme toute calme, où les passagers ont eu droit à un spectacle unique en son genre. Sentant la lassitude gagner mon « ti-pou », je le place sur mes épaules et commence à le promener dans l’avion. Sa joie était sans bornes ! Criant, faisant aller ses jambes avec vigueur et me tapant sur la tête des deux mains (sans compter la salive qui me coulait le long des oreilles), il s’est promené ainsi pendant près de 30 minutes, sans jamais arrêter de gesticuler. Plusieurs passagers se pliaient de rire !

Finalement nous sommes arrivés à Dorval, presque chez-nous.

Cette fois, c’est en toute confiance que l’on s’est présenté à l’immigration (tout s’est bien passé) et que nous nous sommes dirigés vers l’embarquement vers Québec.

Où sont vos valises me demande-t-on ? Mais à Québec, répondis-je avec assurance. À Francfort, on nous a confirmé que nos valises se rendaient directement à Québec.

- Je suis désolé monsieur, mais votre premier arrêt au Canada est ici, alors vos valises sont ici elles aussi, c’est certain.

Pleurant presque en évaluant la distance à parcourir pour retourner prendre les valises, estimant ma capacité à transporter tout le lot (toujours le même nombre qu’à Almaty ; ils en ont même pas perdue une seule!), je me mis en route avec Zuny pour récupérer notre butin (que par ailleurs, j’aurais vendu à très bon prix à ce moment-là). En cours de route, portant Sébastien dans mes bras, je soupçonne, je sens devrais-je dire, qu’un ponte vient tout juste d’avoir lieu. Pas de doute, il faut s’arrêter à la salle de bain. Après quelques hésitations sur l’endroit où on allait se retrouver, je pars pour récupérer les valises et attendre que Zuny me rejoigne, sans savoir que 5 minutes plus tard, elle-même part vers la porte d’embarquement pour attendre que je la rejoigne.

« M. François Garon est demandé à la porte A-32… ». Bon, au moins voilà une certitude : je vais encore me trimballer tout le fourbis ! Je me donne une bonne tape sur la fesse droite et je pars au galop! Je dépose les valises à l’enregistrement des bagages et je courre vers la porte A-32 qui, cela va sans dire, se situe à l’autre extrémité de l’aérogare (qu’on dirait construit dans un ancien tunnel de métro, tellement c’est long, sauf que le métro n’y passe plus ; seulement un tapis roulant. Je pourrais écrire tapis rou-lent que ce serait à peine une faute, tellement ça n’avance pas. Même un type en béquilles arrive à me dépasser sans s’essouffler.

En chemin, je retrouve une Zuny totalement épuisée de courir avec le bébé dans les bras. On échange le bébé contre la valise de cabine, les deux manteaux et la caméra. Je vais courir jusqu’à la porte d’embarquement et tâcher de les faire patienter, car il ne reste que 5 minutes avant le départ.

Zuny me rejoint enfin à la fameuse porte A-32, mouillée de fatigue, respirant avec peine.

- Le vol est retardé de 30 minutes.
- Quoi ?
Cette sorte de « quoi » qui traduit à la fois le soulagement de ne pas être en retard et la rage d’avoir tant couru pour rien.

Trente minutes passent : nouveau délais de 30 minutes. La dernière de qui on attendait une emmerde : la température ! À Québec, une pluie verglaçante et un épais brouillard empêchent l’atterrissage. Trente autres minutes passent puis le dernier avion partit pour Québec revient à Dorval et débarque ses infortunés passagers. Même scénario 1 heure plus tard, puis notre vol est annulé.

Hum…. On fait quoi là ?
- Vous devez vous adresser au service à la clientèle au numéro indiqué ici.
- Ok, je suppose qu’ils ont des centaines de voitures qui attendent et qu’ils vont nous conduire à Québec ? (J’esquisse difficilement un sourire).
- Ils vont tâcher de vous replacer sur un autre vol.

Pas rassurant comme réponse, compte tenu que 6 vols ont été reportés, 4 autres annulés et que l’aéroport de Québec est fermé pour une période encore indéterminée. Si je fais un bref calcul, à raison de 50 passagers par vols, nous sommes au bas mot 500 personnes qui attendons d’être replacées sur un autre vol, ce qui nous met environ au 16 juillet 2009... faut que j’en parle d'abord à mon boss.

Un bref tour des hôtels du coin me démontre que beaucoup d’autres infortunés voyageurs sont passés avant nous. Un bus ? Je ne me vois pas transférer tous nos bagages et le bébé au centre-ville, dans l’espoir que la file d’attente pour Québec soit plus petite que le nombre de sièges dans le bus. Qui plus est, tous les taxis sont occupés et il faut faire la file, alors je m'y rends comment à la gare ?

Dernière option : location d’une voiture. Bonne idée vous pensez ? Tellement bonne qu’il ne reste plus de voiture disponible, assez grande pour nous loger tous les 3 avec les valises.

Je finis par dénicher une Nissan Altima (qui sait parler mais n'est pas très causante). Après une étude approfondie de l’habitacle et du coffre, je réussi à tout loger sauf… Sébastien. Éliminer le siège d’auto ? Option déjà appliquée, ça prenait la place de deux valises. Finalement, on se résigne : Zuny monte à l’avant et couche Sébastien sur elle. C’est illégal mais nous devons retourner à Québec. Je vais conduire aussi prudemment que si j’étais escorté de 3 voitures de police et de la Pape Mobile.

Nous réussissons à atteindre St-Hyacynthe et là on doit se rendre à l’évidence : on est crevé, il faut s’arrêter et dormir. Nous repartirons demain matin aux petites heures, afin d’être moins visibles dans notre illégalité.

Jeudi 4:00 AM, « check-out » et départ. En tenant compte du dégradage horaire, il est 14:00 pour moi, alors je me sens très bien pour conduire.

L’arrivée au Paradis (ou presque…)

Quel accueil, mon Dieu, quel accueil ! Mon fils et sa copine, beaucoup plus des amis qu’autre chose, sont déjà là depuis deux jours. Ils ont complètement transformé la chambre de Sébastien (nous attendions un enfant de 3 ans or Sébastien a huit mois, donc on était pris au dépourvu).

Ils ont tout acheté et tout installé, la chambre de bébé, le siège d’auto, la chaise haute de luxe, et même quelques jouets. Ils ont aussi bourré le frigo de tout ce dont on pouvait avoir besoin, en ajoutant que pour les 4 prochains jours, nous étions des invités dans notre propre maison.

Ma sœur Lise, si généreuse aussi, avait déjà tout prévu sur le plan logistique : nourriture, lait, couches, couvertures, débarbouillettes, bavettes, etc., serviettes humides et tout ce qu’elle a pu trouver sur les tablettes.

Et quoi encore ? Mon cousin ami André qui nous a attendu en vain à l’aéroport de Québec, mais qui est venu nous rendre une courte visite avec sa charmante épouse, le dimanche suivant notre arrivée. Aussi ma cousine Marie qui, rentrant tout juste de voyage, est venue rencontrer Sébastien avant même de défaire ses valises.
Enfin, nos excellents amis du Nord de Montréal, les M&M, qui se sont payé la route Montréal-Québec-Montréal pour venir confirmer leur grande amitié.

Je termine ici ce récit de notre adoption, car le reste devient plus familial. Juste un ou deux paragraphes de plus pour dire qu’une adoption est une aventure aussi passionnante, aussi palpitante mais aussi exigeante qu’une naissance naturelle. Ayant vécu moi-même les deux, je ne saurais dire laquelle aventure m’a le plus comblé, mais si jamais j’entends encore quelqu’un me dire que… « oui mais adopter c’est pas la même chose », il vaudrait mieux que ce soit un policier en devoir ou Elvis Presley car je pourrais me mettre à vibrer des cordes vocales.

Sébastien est un enfant tellement heureux maintenant. Il nous sourit toujours, il est facile à vivre (sortie de 4 heures au resto, avant-hier, et pour lui ce fut une super aventure) ce qui bien entendu nous donne beaucoup de bonheur. Il nous touche droit au coeur à chaque sourire, à chaque son et à chaque larme.

Certains d’entre-vous se souviendrons de la candeur et de la sagesse toute simple du Petit Prince de St-Ex. C’est l’image même de Sébastien comme on le perçoit. Il s’en fallut de peu pour que Sébastien ne soit le Petit-Prince des Saints-exaspérés, mais le ciel nous a beaucoup aidé en mettant plusieurs anges sur notre route, afin que nos dos courbent moins, que les pierres du chemin blessent moins nos pieds, que l’eau de la chute nous paraisse moins froide et que les nuits demeurent malgré tout chaudes et sans angoisse.

Le meilleur conseil que nous ayons reçu, deux personnes nous l’ont donné : Anna, la directrice de l’agence « Alliance des familles du Québec » et mon sage de cousin André, soit rester « Zen » en toute circonstance : tout peut arriver et presque tout ça va arriver. Dans ces moments-là, gardez confiance dans le destin car il finit toujours par tout arranger.

Merci à tous ceux qui nous ont soutenus par leur courriels ou simplement (mais efficacement) par leur amitié indéfectible. Merci AO !

Nous nous ferons un plaisir de répondre aux courriels qui nous seront adressés à zfkaz@yahoo.ca, jusqu’à la fin de 2010. Après, on verra bien...


vendredi 16 janvier 2009

«Papa et maman», enfin !!!

Il s’appelle maintenant Sébastien Garon Celestino, documents à l’appui !

Ce serait bien inutile de tenter de décrire notre joie, notre bonheur profond, voire nos frissons… comme pour une réelle naissance. Même la langue française n'est pas assez riche!

Oui, on a pleuré, et ce soir encore, en écrivant ces lignes, je sens les émotions qui perlent au coin des yeux… notre fils est là, dormant profondément tout à côté de nous. Et nous qui n’arrivons pas à fermer l’œil par peur de manquer un seul moment de cette petite vie qui fa
it son second début.

Pardonnez-nous cette absence, mais les derniers jours ont été remplis… très remplis ! Après un premier examen par le juge, de tous les papiers requis (étape appelée "pré cour"), nous sommes convoqués devant la cour le 14 janvier à 11:45.

11:55… 12:05… 12:20… En attendant l’audition, nous voyons les aiguilles tourner et on commence à craindre le report, mais enfin ça y est ! C’est à nous.

Le juge est un homme sympathique (il le cache mais on le perçoit clairement). Il fa
ut être très humain pour juger de telles « causes ». C’est le même qui a déjà examiné notre dossier.

Tremblant presque d’émotions, je récite mon petit discours au cours duquel je décline identité, profession, salaire familial, etc., afin de démontrer notre capacité à subvenir au besoin de «Mutigullin Y
erasyl Talgatovich»… il ne s’appellera Sébastien qu’une fois reçue l’approbation du juge.

Après avoir écrit sa décision, le juge nous rappelle et, bien qu’il prenne le temps de respecter la procédure en récitant les litanies d'usage, il sait très bien que sous peu va faire trois super heureux !

Sur Picasa vous pouvez voir quelques photos de la sortie de l’orphelinat, au bas de la série de photos : http://picasaweb.google.com/zuny.celestino



Non ! Sur les photos, vous ne verrez pas de traces de pas dans la neige, devinez pourquoi…



Première nuit

Au diable l’horaire, ce petit pou ne veut pas dormir. trop heureux, il veut profiter de papa et maman jusqu’à tomber de sommeil ! Il s’endort à 23 :00 et file jusqu’à 6 :00 am pour son biberon du matin. Là c'est la course… comment je faisais ça donc… (papa). C’est quoi la recette, « pues » (maman). Hi! Hi! Hi! Il a bien rit de nous !


Pleuré ? Mééééé non! Pas du tout, il avait juste besoin d’être rassuré… « Je suis où là, mon Dieu ???» Sa seule inquiétude quand il dort (j’imagine) est de se réveiller pour constater qu’il a juste rêvé… non « ti-pou », on est encore là, et pour très longtemps ! Je tiens vraiment aussi à souligner le super travail que font les « nounous » à l’orphelinat : c’est très clair qu’elles adorent « leurs » enfants et on voit bien tout leur joie quand l’un d’eux part pour une nouvelle vie. Elles ont la « vocation », c’est évident.

Maintenant, nous avons un gros vécu de 3 jours et 3 nuits. Wow ! Toute une expérience !

Sébastien change presque à vue d’œil. Il connaît et reconnaît les jeux et prend même les devant parfois, avec un large sourire. À chaque fois qu’il sourit, il marque un « touché», droit au cœur… et il sourit beaucoup. Son bonheur se sent littéralement, ça se touche presque. Et que dire du nôtre… indescriptible.

En peu de temps, il a appris beaucoup, s’assois beaucoup mieux, joue avec ses pieds, se soulève la tête très droite, manifeste sa joie et son désaccord de façon non équivoque !

Il est vraiment très « facile », toujours en observation, et il décode déjà bien ce qui va se passer (bain, biberon, jeux, etc.). Si ça se peut, il est fait sur mesure pour nous ; impossible de demander mieux.


Les parrain et marraine, mon fils Étienne et sa « douce », Anne-Marie, sont déjà tout chauds de connaître leur filleul, et nous de les revoir.


Voir dormir un ange… imaginez !!!


Je termine sur ces lignes… je veux retourner le voir dormir.
Pour vous tous qui lisez, un petit cadeau :


D’autres nouvelles sous peu.

Zuny et François

mardi 6 janvier 2009

"Frottes le nez"

« Aujourd’hui, nous avons joué à Frottes-le-nez. Ça m’a bien fait rigoler, mais aussi c’est bien agréable. J’ai aussi joué avec les cheveux de Zuny et les oreilles de François (il n’apporte jamais ses cheveux quand il vient me voir, c’est bizarre…) »


Sébastien est plus vivant que jamais. On ne l’a jamais vu aussi éveillé qu’aujourd’hui! Il bouge beaucoup les jambes et les bras pour marquer son excitation. Quand il entend de la musique il hoche la tête. Il comprend que pour faire fonctionner la boîte à musique, il faut taper dessus un peu partout et ça finit par jouer :)

Enfin, il s’est tenu assis aujourd’hu
i, un peu croche mais sans aide, Curieux… aujourd'hui on est tellement content de ça et dans 15 ans on va lui reprocher d’être toujours assis ! On s’enchante de ses « buuheee ! » et dans 15 ans on va s’en plaindre. Bon en tout cas il reste 14 ans et on verra bien à ce moment :))

Monsieur a besoin de variété, alors il va falloir improviser à nouveau. Quand on lui fais le « truc du coucou », j’ai l’impression qu’il nous regarde d’un air désabusé, comme s’il me disait « ouin, pis ? Cé-tu là que je dois faire un sourire ? ». Pour ce qui est des jeux, il adore sa petite ferme musicale, mais le reste est devenu banal.

Côté bouffe, il a commencé à manger du solide il y a 6 jours, mais ça ne luit plait guère. Je ne pourrais l’en blâmer, car les patates pliées (comme dit Zuny) et le steak haché sont un peu différents du lait du biberon, et c’est avec beaucoup de circonspection qu’il mâchouille un peu et avale. En poussant le tout avec une cuillère et un peu de liquide, ça finit par passer… ou parfois repasser de ce côté-ci de l’orifice, ce qui fait qu’il est
recommandé de porter un habit de pompier, pour l’étape nutrition de la visite.

Le 1er janvier, on s’est popoté un bon dîner avec d’autres familles québécoises. Poulet à l’orange et riz péruvien ! Avec un mousseux de chardonnay, ça a très bien passé. Pour l’occasion, on s’est fait donner un spectacle privé gratuit : Benjamin, le fils de Sophie et Alain (20 mois), nous a donné tout un show : il a découvert la « chaise pivotante » ! Voyez ce petit vidéo et jugez par vous-même de ses sensations… http://adoptionkazakhstan2008unesuite.unblog.fr/files/2009/01/banjaminchaise010120090001.wmv Allez-y, copiez ce lien at allez voir, ça vaut le coup !

Mais ce petit clown ne s’est pas contenté d’un seul spectacle… voyez encore cette « danse de la chaudière de plastique » et osez-me dire qu’il n’y a plus de relève : http://adoptionkazakhstan2008unesuite.unblog.fr/files/2009/01/benjamin04012009.wmv

C’est un voyage d'émotions, belles et continuelles, il faut être fait fort !!!

Pardonnez-nous la rareté de nos récits ces derniers jours. Internet fait des siennes !

Bisous à tous ceux qui nous lisent !

mardi 30 décembre 2008

En forme, le tit'homme !

Sébastien va beaucoup beaucoup mieux. Il reste à peine un petit "bruit de fond" quand il respire, mais il ne fait plus de fièvre et il a repris beaucoup de force. Hier, son premier véritable éclat de rire... la "nounou" est accourue et nous a dit qu'elle ne l'avait encore jamais entendu rire comme ça ! Cliquez ci-dessous...



- 2 nouvelles petites dents, toutes neuves !
- Maintenant c'est Zuny qui lui donne son dîner.

Il nous accueille toujours avec un sourire, car il sait qu'il va encore se faire gâter. Il aime les jouets musicaux et plus encore s'ils ont des lumières qui clignotent. Il adore se faire promener dans nos bras et sait très bien nous signifier qu'il ne veut pas que ça s'arrête! Il s'endort chaque fois dans les bras de Zuny, vers la fin de la visite, et de temps en temps, il ouvre un oeil pour vérifier s'il est toujours dans les mêmes bras :-)

Nous trouvons qu'il a déjà changé beaucoup. On prend plaisir à le lui faire découvrir de nouvelles choses, surtout en regardant par la fenêtre. Il commence aussi à essayer d'imiter certains de nos gestes (mouvements de la main et des doigts) et tente de fabriquer des mots quand on lui parle. Il est très content (beau sourire) quand il nous voit arriver... ça nous fait tellement chaud au coeur !

Tout va bien pour nous ici (mis à part Internet qui ne contribue pas à rehausser la qualité de notre séjour... très souvent en panne, récemment durant 3 jours ! Notre sommeil est un peu anarchique mais quand on a pas besoin de pointer au travail à 9:00, ce n'est même pas un irritant.

Côté vie sociale, on a la chance d'être avec plusieurs autres parents adoptants (Québec, USA, Allemagne et Espagne). On se fréquente beaucoup et il y a toujours un bel événement à souligner par un repas en groupe.


Bientôt le premier de l'an, ce sera la grande fête ici et déjà aujourd'hui les magasins étaient bondés. Avec nos nouveaux amis, on se prépare un dîner en groupe chez un couple qui a un appartement avec une très grande cuisine... alors on va célébrer à la Québécoise : autour de la table!

À bientôt

mercredi 24 décembre 2008

Quelle semaine !

Bronchite, ensuite gastro, ensuite re-bronchite, ensuite de la fièvre, j’ai le nez qui coule tout le temps, mais malgré tout je suis très heureux. Je pense que ce Noël sera le plus beau de ma vie !

Même malade je suis très gâté, je reçois de bons massages et
malgré mon nez peu ragoûtant, on me donne plein de bisous ! On me berce durant une heure chaque jour, je peux regarder dehors, (curieux tous ces objets…) et je ne pensais pas qu’on pouvait voir aussi loin. Quand je compare la distance entre moi et le plafond, et entre moi et le mur là-bas, je me dis que le monde est bien plus grand que je ne croyais.

Zuny et François viennent me voir à chaque jour, ils me chantent des chansons, me passent d’une paire de bras à l’autre. oh ? Attention là! Bon… encore un transbordement ! Ils vont finir par le ravoir mon déjeuner !

Ils me promènent partout et m’apportent à chaque fois un nouveau hochet. Bon, ça va les hochets ! Ma collection est complète ! Mon parc déborde ! Je dois trouver un moyen de leur faire comprendre par des signes car leur façon de s’exprimer est très étrange. Mais j’ai beau tout jeter par terre, ils trouvent ça drôle et ils me le redonnent. Ça ne va pas être simple de me faire comprendre ! Ce serait bien un toutou, ou bien un truc que je pourrais mâchouiller car je sens que j’ai une dent qui veut sortir, mais ils ne comprennent pas.



Tiens, François viens encore de disparaître… je parie qu’il va réapparaître soudainement en faisant un gros « coucou! ». Au début, je souriais pour l’encourager, mais là… ça commence à devenir assez prévisible! Même Zuny, avec ses « àààà….brrrrrouuuu » et ses « guili-guilis » , me laisse un peu perplexe et je commence à me questionner sur leur capacité à m’amener au stade adulte, leur propre évolution m’apparaissant assez rudimentaire !


En tout cas, je me sens beaucoup aimé, bien enveloppé de tendresse et si je devais me contenter que de ça, ça serait déjà super !


J’ai bien hâte de vous connaître tous !


Affectueusement, Sébastien

dimanche 14 décembre 2008

Un sourire aussi vaut mille mots...


Hier, ce petit amour nous a tout de suite reconnu quand sa « nounou » nous l’a apporté. Il nous a regardé à tour de rôle puis un joli sourire est tout de suite apparu. Je vous laisse imaginer comment on s’est senti…

On a eu droit ensuite à toute une collection de « Aaaaahhh » et de « Rrrrrhhh » sur tous les tons et à des petits bras bien agités, content qu’il était de savoir qu’il allait être chouchouté pendant 90 minutes ! Puis, il a découvert ses deux pouces, c'était très drôle de le voir les faire bouger et se rendre compte qu'il en avait le contrôle !


Aujourd'hui nous lui avons donné son biberon pour la première fois. Wow ! Il a de la tire, ce petit ! La prochaine fois je vais chronométrer. C'était notre 4è journée de visite. Sébastien a encore un petit rhume mais il est de bonne humeur. En fait, on ne l'a pas encore vu pleurer ! Tout juste « chigner » un brin quand ça ne va pas.

Nous sommes actuellement dans un processus qu'ils appellent ici le "bounding period" (plein de sens quand on y songe), période de 14 jours durant laquelle nous le voyons 1 1/2 par jour, seuls avec lui.

Après ces 3 semaines d'attachement, nous irons devant un juge qui va nous décider s'il nous accorde l'adoption. Toutes ces procédures vont nous amener probablement jusqu'au 2 février pour notre retour à la maison.

Février nous semble bien loin…